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Tychique et la communauté des saints

La « communion des saints » est une vérité biblique précieuse. C`est un sujet sur lequel on peut beaucoup écrire.  Mais on pourrait aussi  la vivre de façon  pratique – comme l’a fait Tychique. Il ne fait pas partie de ces héros de la Bible qui viennent immédiatement à l’esprit quand vous pensez à de grands modèles, mais il devrait toujours en être un pour nous. Et surtout, parce qu’il a vécu la « communion des saints » d´une manière très pratique.

Nous rencontrons  le nom Tychique  pour la première fois dans Actes 20: 4 comme l’un des compagnons de Paul à la fin du troisième voyage missionnaire: «Il avait pour l’accompagner jusqu’en Asie: Sopater de Bérée, fils de Pyrrhus, Aristarque et Second de Thessalonique, Gaïus de Derbe, Timothée, ainsi que Tychique et Trophime, originaires d’Asie. »

Paul se rendait à Jérusalem pour donner aux saints l’argent qu’il avait recueilli pour eux lors de ses voyages dans les différentes communautés. À cette fin, il a pris quelques hommes comme représentants de ces communautés  pour exprimer davantage l’amour des chrétiens païens pour leurs frères et sœurs juifs. Tychique était l’un d’entre eux qui quitta sa patrie, prit le long et pénible voyage et servit ainsi l’église de Jérusalem.

Mais son amour et sa volonté de servir était d´une grande valeur non seulement pour ses frères et sœurs à Jérusalem, mais aussi pour l´apôtre Paul lui-même. Il semble qu’à partir de ce voyage Tychique est resté un compagnon constant de Paul. On lit à son sujet à nouveau dans les Épitres aux  Colossiens et aux Éphésiens que Paul a écrit lors de son premier emprisonnement à Rome. Probablement Tychique l’avait accompagné dans le voyage sur Rome et ne l´a pas abandonné  dans cette situation difficile. Il est certainement resté à ces côtés.  Nous ne pouvons qu´imaginer combien la présence de Tychique  fut  un grand encouragement pour Paul. Néanmoins, l´ apôtre Paul décidé – certainement avec un cœur lourd –d´envoyer Tychique avec une mission importante à Éphèse et Colosse: «Je veux que vous sachiez, vous aussi, quelle est ma situation, ce que je fais; Tychique, le frère que j’aime, ministre fidèle dans le Seigneur, vous donnera toutes les nouvelles. Je vous l’envoie tout exprès pour vous dire où nous en sommes et vous réconforter(Ep. 6:21- 22).«Tychique, le frère bien-aimé et le fidèle ministre, mon compagnon de service dans le Seigneur, vous communiquera tout ce qui me concerne. Je l ‚envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu’il console vos cœurs » (Col. 4:7-8).

Tychique a reçu de la part de Paul une  responsabilité très importante. Il devait se rendre dans les églises d’Éphèse et la vallée Lycaonien (Colossiens Laodicée et Hiérapolis) pour  transmettre aux frères et sœurs de ces lieux les lettres de Paul et aussi les informer sur la situation de Paul. Ils étaient sûrement très inquiets pour l’apôtre et voulaient savoir quel était son état. Tychique devait donc les réconforter et les encourager. Mais à Colosse, il y avait une autre raison pour laquelle l’église avait besoin d’un soutien urgent: de faux enseignants apparurent dans l’église, propageant de fausses vues sur la nature et l’œuvre du Christ. Epaphras, le pasteur de l´église, s’était rendu à Rome pour rendre visite à Paul afin obtenir des conseils et des instructions supplémentaires à ce sujet. Pour que le troupeau ne soit pas obligé de rester longtemps sans bergers, Paul envoya Tychique, le «frère bien-aimé» et «fidèle serviteur du Seigneur». Ainsi, Tychique était de nouveau disponible quand on avait besoin de lui. Il partit, sachant qu’il devait franchir une distance d’environ 2000 km. Il se tenait devant un long trajet à pied travers l’Italie, puis il devait traverser  l’Adriatique, et encore une fois de plus faire quelques centaines de kilomètres à pied à travers la Grèce.  Il devait naviguer à travers la mer Egéeet la Milet en Turquie occidentale d´aujourd’hui pour enfin attendre la vallée Lycaonien environ 180 km à l’ouest de celui-ci. Ce n’était pas de la promenade. Le voyage a certainement pris quelques mois et n’était pas sans danger. Le risque d´être tué par des bandits de grand chemin ou de tomber gravement malade sur le chemin, n’était pas rare. Néanmoins, Tychique a accepté de se mettre en danger  parce qu’il était préoccupé par ces frères et sœurs de la province d’Asie.

Nous le rencontrons ensuite pour la troisième fois dans la lettre de Tite, que Paul a écrite après sa première et avant sa deuxième arrestation à Rome. Paul raconte ses réflexions sur l´envoie de  Tychique en Crète en tant que substitut temporaire de son disciple Titus : «Lorsque je t’aurai envoyé Artémas ou Tychique, efforce-toi de venir me rejoindre à Nicopolis. C’est là, en effet, que j’ai décidé de passer l’hiver » (Ti 3:12).

Nous ne savons pas comment ce projet s’est déroulé, mais nous pouvons certainement nous  imaginer que cette fois encore, Tychique était certainement prêt à faire le travail. Il était toujours prêt à aider la communauté de Jésus d’une manière ou d’une autre. Et il n’est donc pas surprenant qu’il soit aussi mentionné dans la dernière lettre de l’apôtre. Paul était dans une situation très difficile, quand plusieurs de ses anciens compagnons s’étaient détournés de lui (par exemple, Démas, 2 Tim 4:10). Seul Luc, son ami et médecin personnel était encore avec lui (cf. 2 Tim 4 :11). Il souhaitait donc revoir son fils spirituel Timothée – car Paul savait que son heure était venue. Mais Timothée était un pasteur à Ephèse en ce moment, et puisque Paul était naturellement préoccupé par le bien de cette église, il ne voulait pas qu´à cause de cela l´église reste sans bergers. C’est pourquoi il a envoyé naturellement Tychique à Éphèse (cf.2 Tim 4:12). Et encore une fois, ce fidèle serviteur était prêt à partir.

Le nom de Tychique est énuméré au total cinq fois dans le Nouveau Testament, et à première vue aucune de ces mentions ne semble être associée à un événement spirituel extraordinaire. Mais Tychique était un excellent exemple de dévouement désintéressé envers ses frères et sœurs. Il  s´ait donné la peine pour n’importe quel service qui contribuait à l´avancement du royaume de Dieu. Il ne s’est pas mis au premier plan. Il ne se souciait pas premièrement de ses propres besoins, mais se souciait du bien-être de ses frères et sœurs en Jésus-Christ. Ce n’est pas pour rien que Paul écrit à son sujet ceci : «Tychique, le bien-aimé frère et fidèle serviteur dans le Seigneur» (Ep 6:21). Des paroles d´appréciations que chacun de nous aimerait entendre de la bouche de l’apôtre. Ainsi nous pouvons aussi nous demander si nous avons le même amour pour nos frères et sœurs comme Tychique. Est-ce que leurs bien-être est aussi notre plus grande préoccupation? Serions-nous prêts à faire un long et pénible voyage pour soutenir nos frères et sœurs que nous ne connaissons peut-être même pas personnellement? Nous devrions imiter le modèle défiant de Tychique.

Nous ne voulions cependant pas nous limité à l´exemple de Tychique, car il y en a un qui s´ait donné beaucoup plus pour le bien-être de ses frères et sœurs. Il y en a un qui n´a pas seulement parcouru 2000 Km mais plutôt une distance infinie pour communier avec nous et nous servir. Il y en a un qui n´a pas seulement  risquer de prendre un chemin dangereux, mais qui a consciemment entrepris un voyage tout en chassant qu´il allait mourir. Il y en a un qui n´a pas  seulement soutenu les autres pour un temps, mais qui veille sur eux maintenant et pour toute l’éternité: Celui-ci est notre Seigneur Jésus-Christ! Il est descendu du ciel, il a quitté le trône céleste et est venu sur la terre pour un jour nous amener de la terre au ciel. Il s’est fait petit pour nous rendre grand. Il a vécu une vie parfaite et s´est donné comme un sacrifice parfait pour nos péchés. La vie de Tychique n’est qu’un petit reflet de ce que Jésus-Christ a fait pour son église. Mais Tychique nous rappelle que la dévotion de Jésus (dans sa vie et dans sa souffrance) nous sert non seulement comme un salut éternel, mais aussi comme un modèle pour mener une vie pour la gloire de Dieu et la communion des saints. « Car c’est un exemple que je vous ai donné: ce que j’ai fait pour vous, faites-le-vous aussi »(Jn 13 : 15). « Et c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces» (1 Pierre 2:21).

 

Simon Mayer, né en 1990, travaille comme ingénieur à Munich et étudie la théologie à temps partiel au séminaire Martin Bucer. Depuis 2010, il est marié à Simone. Il est co-fondateur de Josia-truth for Youth, une organisation pour les jeunes chrétiens qui veulent répandre l’évangile de la grâce de Dieu parmi les jeunes en Allemagne et motiver les jeunes à donner leur vie au service de notre Seigneur Jésus-Christ.

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